Du 24 avril au 15 juin, la Maison de la Culture du Japon accueillera la première exposition
européenne sur les Ôtsu-e, une forme d’imagerie populaire du Japon.
Le terme Ôtsu-e désigne les peintures faites à Ôtsu, ville du département de Shiga.
Cet art populaire méconnu qui se développa entre le 17e et le 19e siècle, était avant tout
un souvenir de voyage. Ces images peuvent être classées en quelque 120 thèmes, d’abord
principalement religieux avant d’évoluer vers une dimension satirique et morale.
À partir du 18e siècle, de courts poèmes commencèrent à être ajoutés aux images pour leur
donner un sens didactique.
Ces peintures étaient produites en grande quantité, production à laquelle participait
souvent toute la famille. Réalisées à l’aide de pochoirs, les peintures étaient présentées
dans de petites échoppes de bord de route, dans le but d’être vendues aux voyageurs.
En effet, Ôtsu se trouve sur les bords du lac Biwa, par lequel circulait de nombreuses
marchandises. De plus, Ôtsu étant la première étape sur la route du Tôkaidô, reliant
Kyôto et Edo, de nombreux voyageurs et pèlerins s’y arrêtaient pour faire une halte avant de
se remettre en chemin et achetaient à cette occasion ces peintures humoristiques.
Un temps oubliées, ce n’est que dans les années 1920 sous l’impulsion de Yanagi Muneyoshi,
que ces peintures populaires furent redécouvertes et étudiées.
Bien que peu connues en Occident, ces peintures voyagèrent cependant jusqu’en Catalogne,
introduites par Eudald Serra et Cels Gomis, qui avaient vécu dans les années 1930 et 1940
dans le Kansai. Ces œuvres ont intéressé quelques célèbres artistes du 20ème siècle comme
Joan Miró et Picasso, pour la liberté et la simplicité graphique que l’on pouvait
trouver dans ces peintures.
LES GARGOUILLES DE MINOBE ONIGAWARA
La fabrique de tuiles et de gargouilles japonaises. Il n’est pas fréquent de parler de tuile lorsque l’on parle d’art japonais. Cependant, une longue histoire d’artisanat et de tradition se cache derrière cet objet. L’histoire de la tuile japonaise remonte à près de 1400 ans, à la période Asuka (592-710). C’est à cette période que les artisans japonais commencent à maîtriser de nombreuses techniques, permettant de créer des tuiles résistantes à l’eau, au vent et aux tremblements de terres. Parmi ces tuiles, la tuile« onigawara » ou « tuile ogre », proche de nos gargouilles, trône comme la plus belle parure des toits des temples, sanctuaires et construction à l’architecture japonaise. Toujours fidèles à leur poste, on raconte que ces tuiles qui prennent parfois la forme de gargouilles, ont le pouvoir de repousser les esprits maléfiques, de protéger les locaux des malheurs.
Contrairement à son nom, ces tuiles ne sont pas toujours ornées d’un visage d’ogre ou de démon japonais. Sur le toit des maisons populaires, ce sont des symboles de chance comme le maneki-neko le daruma, ou encore des symboles naturelles comme une vague ou un nuage. Pour les temples, en plus des têtes d’ogre, des symboles comme le Mitsudomoe ou le chrysanthème sont fréquemment utilisés. Chaque symbole a également une signification dans l’imaginaire japonais. Parmi ces symboles, on retrouvera le shachi, le poisson à tête de tigre qui à la capacité de faire pleuvoir. Les incendies étant craints et souvent dévastateur au Japon, les habitants tentaient de protéger leur maison des flemmes avec une tuile représentant cet animal légendaire.
De nos jours, il est encore possible d’observer les artisans réaliser ces ornements, à Ôtsu. La fabrique de tuile Minobe Onigawara qui existe depuis plus d’un siècle, continue de faire perdurer cette tradition, du dessin à la cuisson, en passant par le modelage. Pour réserver une visite ou pour toute question, n’hésitez pas à contacter l’agence Lac Biwa, qui organise des visites dans toute la région autour du lac.
https://www.lacbiwa.com/tours/japan-s-last-roof-masters/
Malgré la modernité du Japon, certains lieux restent inchangés et vous transportent dans le passé. C’est le cas des paysages de campagne de Ôtsu, façonnés par les rizières à terrasse. Le riz, incontournable de la cuisine japonaise, y est produit sans grosse machinerie dans les règles de la tradition. Les promeneurs peuvent se promener à pied ou en vélo sur les chemins entre les rizières, pour y découvrir l’agriculture japonais et les paysages ruraux typiques de la région. L’agence Lac Biwa propose une journée découverte dans la campagne de Ôtsu, pour ne rien manquer de cette richesse préservée. https://www.lacbiwa.com/tours/lake-biwa-cycling-cooking-in-the-rice-terraces-village-one-day/
Une journée pleine de surprise, hors des sentiers battus.
LE TEMPLE ENRYAKU-JI
Le siège du bouddhisme Tendai
Les voyageurs au Japon auront sans doute plus d’une fois l’occasion de visiter ses impressionnants temples, cependant peu d’entre eux n’ont autant d’importance que l’Enryaku-ji, niché sur le mont Hiei. Fondé par l’introducteur du bouddhisme Tendai, le moine Saichô, la construction du temple daterait de la fin du 8ème et le début du 9ème siècle. Particulièrement influant pendant la période d’Heian avec le Kôfuku-ji, ce temple est encore de nos jours le siège du bouddhisme Tendai. Historiquement, pas moins de 3000 temples dispersés dans la région étaient rallié au Enryaku-ji. Les moines qui souhaitaient intégrer son enceinte, devaient passer 12 ans à étudier et à méditer.
Au courant du 10ème siècle, l’Enryaku-ji rallia une puissante armée de moines-guerriers, qui n’hésitaient pas à intervenir dans la politique de la région. D’autres temples des environs firent de même, ce qui entraîna de nombreux conflits entre temples. En 1571, Oda Nobunaga, le shôgun de l’époque, sentait son administration menacée par le temple Enryaku-ji et sa puissante armée, et fit ainsi bruler la montagne pour garder le contrôle sur la région. Au 17ème siècle, soit peu de temps après, les bâtiments furent reconstruit par les prochains shôgun qui le succédèrent.
Les bâtiments que l’on peut visiter aujourd’hui sont les mêmes que ceux reconstruit au 17ème siècle. Les bâtiments sont répartis en 3 zones distinctes, Tôdo, Saidô et Yokawa, qu’on surnomme parfois les « Trois Pagodes ». L’ensemble du temple est enregistré au patrimoine mondial de l’Unesco.
Accès :
Depuis Ôtsu (gare Shimanoseki) :
- Train Keihan Ligne Ishiyama Sakamoto jusqu’à l’arrêt Sakamoto. (20 min) (240¥ / ~1,93€)
- funiculaire Sakamoto (10 à 15 min)
Depuis Kyoto (gare de Kyoto) :
- Avec la ligne Kôsei jusqu’a l’arrêt Hieisan Sakamoto
- Bus ligne Kôjaku jusqu’à la gare de Sakamoto
- Funiculaire Sakamoto
Depuis Kyoto (gare Demachiyanagi ) :
- Train ligne Eizan jusqu’à Yase-Hieizanguchi
- Funiculaire Yase Hieizanguchi (20 min. Fermé de décembre à mi-mars)
- Navette jusqu’à la zone Tôdo (5min) ou marche (25min)
Depuis Kyoto (Gare de Kyoto) :
1h de bus n°51 depuis la gare JR de Kyoto (comptez environ 7€, ne circule pas de décembre à mi-mars)
Question bonus !
Savez-vous ce que c’est ?
Aussi étrange que cela puisse paraître, ce sont des sushis ! Ces délicieuses petites bouchées, bien différentes de ce que l’on connaît en matière de poisson cru, s’appellent saiku zushi , ce qui désigne un sushi travaillé délicatement. Pour les amateurs de sushis et de plats instagrammables, le restaurant Maruman à Ôtsu propose à son menu ces sushis aussi bon que beaux.
Par contre, il faut penser à réserver à l’avance pour pouvoir y goûter ! Un régal pour les yeux comme pour vos papilles !
Maruman : 3 Chome-21-9 Oe, Otsu, Shiga Prefecture 520-2141, Japon
+81 77-545-1427